Une nouvelle formation est proposée dès la rentrée prochaine au lycée-UFA des métiers Gustave-Eiffel de Cernay  : un certificat technique des métiers (CTM) fumiste option ramoneur ou poêlier-atrier. Sa fiche de présentation est claire : « Les travaux de fumisterie regroupent la fabrication et le montage des poêles, de cheminées, de conduits de fumées et leur entretien ». Elle explique la création d’un tronc d’enseignement commun à ces deux métiers, en dehors de leurs spécificités. L’enjeu est de taille : maintenir ces deux filières d’apprentissage et pérenniser ces métiers.

L’enseignement se déroulera en deux ans au lycée de Cernay, seul centre d’apprentissage en France pour ces deux métiers. « Il s’agit d’une formation destinée à des élèves sortis de 3^e au minimum. Il a fallu se battre, mais le résultat est là », note Christian Federlen, président de la corporation des ramoneurs du Haut-Rhin. « Il s’agit du premier diplôme qui réunit nos deux professions, complète Pascal Wehrlen, membre de la corporation des poêliers-atriers de l’Est (Alsace/Moselle). Ce n’est pas une fusion car nous gardons la maîtrise de nos métiers respectifs et leur transmission. »

Le référentiel de ce certificat a été mis en place sous l’impulsion de la Chambre des métiers d’Alsace et avec l’aide de l’Union des corporations artisanales de Mulhouse Sud-Alsace. Il a été réalisé par des représentants de ces corporations et validé depuis peu par France Compétences, en charge des diplômes. Il donnera à son titulaire un niveau 3, soit celui de l’ancien CAP.

Nos métiers ont de l’avenir

Cette filière résulte de la suppression du CTM poêlier-atrier en 2022 , par manque de candidats. « Les apprentis qui suivaient déjà une session ont été pris en charge par le Greta au lycée de Cernay. Il était important que la classe puisse continuer sans interruption. Nous avions des craintes de voir notre filière disparaître et donc que notre métier ne soit pas transmis », précise Pascal Wehrlen. Trois apprentis suivront cette formation en septembre, deux places sont encore à pourvoir.

Dans la formation de ramoneur, cinq places d’apprentissage sont disponibles. « Une trentaine de personnes sont actuellement en reconversion dans ce métier. Nous allons continuer à nous mobiliser pour relancer nos brevets de maîtrise qui ont eux aussi disparu », ajoute Christian Federlen.

Depuis deux ans, les ramoneurs ont vu leur activité augmenter considérablement avec l’engouement des particuliers pour le chauffage au bois. Quant aux poêliers-atriers, leurs carnets de commandes affichent des délais d’attente jamais atteints. « Nos métiers ont de l’avenir », conclut Christian Federlen.