Le reconfinement est "une nouvelle épreuve" pour le Bâtiment, selon J.-C. Repon Président de la CAPEB

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ÉCONOMIE. Redoutée par les milieux économiques, l'annonce du reconfinement par Emmanuel Macron ce 28 octobre 2020 risque de plomber encore un peu plus les secteurs d'activité directement liés à l'artisanat du bâtiment, selon Jean-Christophe Repon, le président de la Capeb. Les inquiétudes se cristallisent sur les clients particuliers et commerçants.

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans les milieux économiques et financiers : l'annonce d'un reconfinement sanitaire pour tenter d'endiguer la reprise de l'épidémie de Covid-19 en cet automne 2020 va vraisemblablement faire vaciller des entreprises françaises déjà largement fragilisées par les effets du premier confinement, décrété au printemps. Ce 28 octobre, Emmanuel Macron a donc annoncé qu'un nouveau tour de vis allait être donné dès ce vendredi 30 à minuit, et ce jusqu'au 1er décembre au moins. Bien que le président de la République ait cité le bâtiment et les travaux publics parmi les secteurs d'activité qui pourront continuer à fonctionner normalement, l'inquiétude reste évidemment forte chez les professionnels de la filière.

Quelle réaction des particuliers, des commerçants et de la maîtrise d'ouvrage ?

"C'est une nouvelle épreuve, dont nous prenons acte", assure Jean-Christophe Repon, le président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), à Batiactu. "Depuis le premier confinement, nous avons réussi à structurer notre activité avec le guide de l'OPPBTP, en travaillant avec précaution, en appliquant les gestes-barrières et en accordant le plus grand soin à nos chefs d'entreprises et nos salariés." Mais la décision gouvernementale est lourde de conséquences pour de nombreux pans de l'économie, indirectement liés au BTP : "Ce qui nous inquiète le plus, c'est toute la partie externe de notre activité : les clients commerçants pour qui nous travaillons, les clients particuliers qui nous accueillent dans leur domicile pour effectuer des travaux. Nous sommes sceptiques sur l'activité à venir, car on n'est vraiment pas sûr que la tendance observée depuis ces derniers mois perdure. Les chiffres étaient pourtant bons, et on a prouvé que nous étions plus qu'agiles, plus que responsables."

Dans un tel contexte, le secteur compte bien évidemment demander à l'exécutif de maintenir et de renforcer les dispositifs d'aide déjà instaurés sous le premier confinement : activité partielle, Fonds de solidarité, reports de charges... sont autant de leviers à actionner d'urgence pour l'artisanat, qui espère que les mêmes taux de prise en charge soient appliqués cet automne qu'au printemps. "On a aussi reçu le soutien des distributeurs, qui militent de leur côté pour rester ouverts et ainsi pouvoir fournir des capacités matérielles à nos entreprises", poursuit Jean-Christophe Repon. Le tableau d'ensemble reste cependant bien sombre : "Nous craignons l'effondrement d'une partie de la société, notamment les commerçants et le petit tertiaire. La maîtrise d'ouvrage risque également de freiner des quatre fers pour que les chantiers restent ouverts, et plus largement c'est tout le marché du neuf qui risque d'être freiné."

"L'effet domino" au coeur des préoccupations

Bien que l'artisanat reconnaisse que les autorités ont pris conscience de l'importance économique du secteur du bâtiment, c'est donc véritablement "l'effet domino" qui est au coeur des préoccupations, avec une interrogation persistante sur le maintien des chantiers par les différentes catégories de clients. "Le milieu rural est certes moins impacté que le milieu urbain, mais l'inquiétude vient tout de même de la manière dont va évoluer l'appétence des clients", insiste le président de la Capeb. Lequel a consulté l'ensemble de ses adhérents par visio-conférence lors de la journée d'hier, afin de recueillir leurs sentiments : "Actuellement, l'ambiance n'est pas morose, les carnets de commandes sont corrects, le moral plutôt bon, et il n'y a pas de régions plus sinistrées que d'autres", confie-t-il. "Les artisans sont responsables mais atterrés, sereins mais tout de même perturbés par tout ce qui se passe. Ils ne se résignent pas pour autant et continuent de réfléchir à la place de choix que pourrait avoir l'artisanat du bâtiment dans le monde de l'après-Covid." Pour l'heure, le secteur poursuit ses échanges avec les différents ministères concernés, à savoir les cabinets d'Emmanuelle Wargon (Logement), de Bruno Le Maire (Economie) et d'Alain Griset, le ministre chargé des petites et moyennes entreprises.

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