« Non, Madame la Ministre, les entreprises artisanales du bâtiment ne sont pas 'éco-délinquantes' ! »

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Patrick Liébus répond à Emmanuelle Wargon

Réagissant aux fraudes et abus liés aux offres à 1 €, la Secrétaire d'Etat à la Transition Écologique s'en prend vertement aux artisans. Un comble pour le Président de la CAPEB qui a immédiatement réagi en publiant une tribune.

Alors que la CAPEB n’a de cesse de dénoncer les abus en tous genres qui gangrènent le marché de la rénovation énergétique, qu’elle a plusieurs fois alerté le Gouvernement sur ces dérives qui aboutissent trop souvent à des malfaçons, voilà que la Secrétaire d’Etat à la Transition énergétique accuse les artisans de frauder, de harceler les clients pour leur vendre des chaudières à 1 € et de mal travailler ! “Nous allons aller chercher les artisans qui travaillent mal, et faire plus de contrôle sur les artisans” a-t-elle déclaré. C’est un comble !

Il y rappelle que c’est le Gouvernement lui-même qui a présenté, en février dernier, des dispositifs couplés aux offres commerciales d’opérateurs privés, souvent extérieurs à la filière. Le ministre embarquait dans son action les slogans publicitaires racoleurs « des rénovations à 1 euro » alléchantes pour les entreprises peu scrupuleuses.

Forts de ce soutien gouvernemental, des sociétés peu scrupuleuses se sont engouffrées dans la brèche d’autant plus facilement que les montages abusifs n’ont pas fait l’objet de vérification.

La CAPEB fait observer que la complexité des mesures de soutien aux travaux de rénovation énergétique et l’absence de campagne gouvernementale d’information aux particuliers ont laissé la place à ces plateformes téléphoniques que seuls de grands opérateurs peuvent mettre en place.

Les malfaçons proviennent principalement de ces grands opérateurs qui sous-traitent les commandes de travaux qu’ils “décrochent” à une main-d’oeuvre souvent peu qualifiée et, en tout état de cause, peu consciencieuse.

C’est pour répondre à ces offres trop souvent piégeuses que la CAPEB a travaillé à la mise au point d’offres packagées (Facilipass), sérieuses, performantes et transparentes tant pour l’entreprise que pour son client.

Car les artisans, eux, ont autre chose à faire que de harceler les ménages pour les amener à faire des travaux. Aucun d’entre eux n’a le temps d’appeler un prospect “10 fois par jour” !

Les artisans, eux, travaillent sur les chantiers avec leurs salariés, ont pignon sur rue et ne disparaissent pas à la fin d’un chantier. Ils assument !

Les artisans, eux, ont le souci du travail bien fait et se forment pour être toujours performants et en capacité d’offrir des prestations de qualité. Ils ont même été obligés de s’inscrire dans le dispositif RGE, exigeant et contraignant administrativement et qui plus est, exclut les entreprises qui ont une faible activité en rénovation énergétique.

Non Mme la Ministre, les entreprises artisanales du bâtiment ne sont pas « éco-délinquantes » !

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