Réforme de l’alternance et de l’apprentissage
La CAPEB salue des mesures attendues mais demande des garanties
Paris, le 7 mars 2018 – Muriel Pénicaud a présenté ce lundi 5 mars les mesures retenues par le gouvernement pour transformer en profondeur le modèle social, avec un volet portant plus spécifiquement sur la réforme de l’apprentissage et celle de la formation professionnelle. La Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) salue les annonces faites par la ministre qui répondent enfin à plusieurs demandes exprimées de longue date par les entreprises artisanales du bâtiment. Mais la CAPEB tient à souligner qu’elle attend des garanties explicites notamment en matière de financement, de qualité de formation et de transition entre les deux systèmes.
Patrick Liébus, Président de la CAPEB, déclare : « Les annonces de la ministre répondent à des attentes fortes des entreprises artisanales du bâtiment. Nous serons cependant vigilants à ce que ces mesures rentrent effectivement en vigueur et à ce que la transformation souhaitée par le gouvernement repose sur la qualité de la formation des apprentis, la proximité avec le tissu économique local et une transition agile, nécessaire à la réussite de ces réformes. »
Des mesures attendues par les professionnels…
La CAPEB salue plusieurs dispositions annoncées par le gouvernement dans son projet de réforme de l’apprentissage, notamment concernant :
- La facilitation et la promotion de l’entrée en apprentissage
- L’amélioration du statut de l’apprenti et de son intégration au sein des entreprises
- L’instauration d’un droit effectif de financement de tous les contrats d’apprentissage
Ces mesures étaient attendues de longues dates par les professionnels des petites entreprises du bâtiment. Avec un niveau d’activité qui repart à la hausse (+3,5 % au 4e trimestre 2017) et se consolide, les chefs d’entreprises artisanales du BTP sont 18 % à envisager d’embaucher de nouveaux salariés au 1er semestre 2018 et les besoins en main d’œuvre qualifiée sont élevés : 12 % des petites entreprises du bâtiment ont déclaré ne pas être parvenues à embaucher au cours du second semestre 2017.
…mais des ambitions à revoir à la hausse
Si la CAPEB salue la plupart des annonces gouvernementales, elle souhaite que certaines perspectives soient plus ambitieuses pour :
1. La carte des formations
La carte géographique de l’accès aux formations (pour les Campus des métiers, les CFA…) doit mettre l’accent sur leur accessibilité et leur qualité en misant sur la proximité, la prise en compte de la ruralité et des zones citadines. L’apprentissage, s’il permet de former un jeune à son métier, est aussi un élément fondateur de l’aménagement du territoire puisque les entreprises artisanales sont installées partout en France.
2. Les diplômes professionnels
La CAPEB demande de garantir une révision sur 5 ans des diplômes professionnels, en construisant une « assurance qualité » sur les examens pour faciliter l’intégration des jeunes diplômés au sein des entreprises artisanales du bâtiment.
3. Les aides
Les aides à l’embauche ciblant les TPE sont attendues, mais devraient être abondées, notamment par les régions. La CAPEB demande à ce que ces aides soient élargies :
a. Au financement des premiers équipements des apprentis,
b. À la généralisation de l’accès des apprentis à la prévention des risques, à la performance énergétique et à la transition numérique,
c. À l’ouverture d’un droit à la formation des apprentis dans l’entreprise (quand les métiers le souhaitent et que les CFA sont en capacité de l’accompagner),
d. À l’encouragement de la mixité et de la lutte contre les stéréotypes
Les points de vigilance de la CAPEB pour une transformation réussie
Enfin, la CAPEB alerte le gouvernement sur plusieurs points cruciaux qui devront être respectés pour mener une réforme efficace de l’apprentissage :
- Financements - La CAPEB demande à ce que ces nouvelles modalités de financement soient mises en place à coût constant pour les entreprises artisanales du bâtiment.
- Qualité de formation – La CAPEB rappelle que les CFA ne doivent pas être considérés comme des unités de gestion de l’alternance. Quand il s’agit de formation initiale, la qualité est un critère essentiel et non un simple « coût ».
- Transition entre deux systèmes – Celle-ci doit être assumée car toute rupture serait extrêmement dommageable.